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Grasse Matinée
de
René de Obaldia

de l’Académie Française

vendredi 1 juin 2018 à 20h dans la maison d'Alphonse Daudet


Vita mutatur non tollitur, nous enseigne la liturgie : la vie change mais ne disparaît pas.
L'illustration nous en est donnée ici par Arthur et Babeth, deux voisins de cercueil qui devisent familièrement entre eux.
Le cimetière où reposent nos deux squelettes est situé le long d'une ligne de chemin de fer, et ceux-ci (ils jouissent de sensations extrasensorielles) évaluent le temps en fonction du rythme des trains qui passent à heures fixes.
Leur dialogue s'avère extrêmement vif. Évocations de l'existence passée, bien sûr, avec l'évidence tragique que tout est joué, que l'on ne peut plus revenir en arrière les images du film sont fixées à jamais. Mais aussi, questions de plus en plus angoissantes sur leur état présent, ce séjour dans les ténèbres... Se trouvent-ils dans une sorte de «no man's land » où l'âme erre entre deux mondes avant de se réincarner dans un autre corps « corps humain, animal, ou même pire! »
Et que vient faire ce corbeau qui entrecoupe leur discours de ses croassements insistants, croassements dont le timbre ressemble étonnamment à celui de la voix de Fernand, l'ancien amant de Babeth?
L'avenir, pour n'être pas bloqué, n'en demeure pas moins fort hypothétique. Les préparatifs du Jugement dernier tirent encore en longueur ...
GRASSE MATINÉE pièce radiophonique a été créée sur France-Inter (" Les Tréteaux de la Nuit ") le 29 octobre 1977
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